La filière européenne voit de nombreuses opportunités de développement
Juha Laurio (notre photo), Président de l’ETSA (European Textile Services Association) annonce que l’association, qui fête son 20è anniversaire en tant que représentante de l’industrie européenne des services textiles, s’apprête désormais à relever les défis notamment liés à l’apparition de nouveaux textiles, aux possibilités offertes par la révolution numérique, à la transformation des structures industrielles, ainsi qu’à la nécessité de continuer à progresser en matière de durabilité.
« La société de conseil Deloitte a estimé notre marché potentiel européen à 46 milliards d’euros, tandis que le chiffre d’affaires de l’industrie des services textiles en Europe occidentale s’élevait à 11 milliards d’euros en 2012 », se réjouit Juha Laurio, Président de l’ETSA et P-dg de Lindström. « À l’époque de la première étude de marché réalisée par l’ETSA, en 2000, le chiffre d’affaires pour la location d’articles textiles en Europe occidentale était de 6,7 milliards d’euros. Il existe des opportunités sur littéralement chaque marché : tapis de service, rouleaux d’essuie-main, blouses chirurgicales réutilisables, etc. Chaque secteur poursuit ses propres priorités, mais dans l’ensemble, la tendance est à l’accroissement du professionnalisme et de l’efficacité, au recentrage des entreprises sur leurs activités de base, ainsi qu’à une plus grande attention à l’image. »
De nouveaux tissus
Au cours des 20 dernières années, de nombreux changements sont survenus dans le monde du textile, toujours dans l’objectif de profiter aux clients et d’améliorer leur confort. Le 100 % coton a progressivement laissé la place à un mélange coton-polyester. L’entretien de ces nouveaux textiles répond à des règles différentes au niveau des procédés, de la température de lavage, du type et de la quantité de détergents utilisés... De nouveaux types de tissus continuent d’apparaître chaque jour : plus confortables et davantage maniables, présentant parfois des finitions et des caractéristiques plus techniques. Les vêtements équipés de bandes auto-réfléchissantes pour une plus grande visibilité en sont un parfait exemple. Et ces nouveaux tissus nécessitent un entretien professionnel. Les bandes auto-réfléchissantes, par exemple, doivent être correctement entretenues de façon à garantir la sécurité des travailleurs.
Un monde numérique
Les nouvelles technologies telles que l’identification par radiofréquence (RFID) permettent aux entreprises de surveiller le mouvement et l’utilisation des textiles. Ces informations peuvent être analysées pour recueillir des données concernant leur utilisation et leur entretien. Ainsi, l’industrie des services textiles peut s’assurer que chaque utilisateur final dispose d’une quantité d’articles suffisante pour répondre à ses besoins. De la même manière, l’entreprise qui commande les textiles sait exactement avec quelle intensité les textiles sont utilisés, quelle quantité elle doit en commander et à quelle fréquence ils sont entretenus.
Des structures industrielles en mutation
À mesure que le monde change et que la manière dont les entreprises opèrent évolue, l’industrie des services textiles voit de nouvelles tendances se dessiner au sein de sa clientèle. Les travailleurs sont par exemple de plus en plus mobiles, ce qui complique la distribution et la collecte de leurs vêtements professionnels.
Par ailleurs, les entreprises préfèrent avoir dans leur comptabilité des coûts variables plutôt que des coûts fixes. Dans le langage des blanchisseries, cela signifie « disponibilité plutôt que propriété ». Cette tendance est tout à l’avantage des sociétés de services textiles. En effet, l’externalisation permet de transformer des coûts fixes en coûts variables, étant donné que les clients évitent de devoir réaliser eux-mêmes l’investissement tout en bénéficiant d’un service adapté sur-mesure à leur activité.
Enfin, les exigences de plus en plus strictes en matière d’hygiène et de sécurité sont un autre élément à prendre en considération. Des études révèlent par exemple que le lavage des vêtements professionnels à la maison n’offre pas les mêmes garanties que l’entretien industriel, que ce soit en termes de sécurité ou d’hygiène. Si ces vêtements ne sont pas lavés à la bonne température avec les bons détergents, les bactéries peuvent rester dans le textile, endommageant les propriétés de protection.
Autant d’éléments qui motivent la filière à poursuivre ses efforts et à s’engager dès à présent dans une dynamique proactive afin de saisir toutes les opportunités liées à ses activités.