Non aux sacs plastique, oui aux housses !
Suite à la publication de notre précédente newsletter et aux nombreuses réactions de nos lecteurs, la rédaction a souhaité approfondir et lever les ambiguïtés relevées dans le décret sur l’interdiction des sacs plastiques. Des échanges avec différents fabricants et distributeurs du secteur ainsi qu’avec un expert du ministère ont été conduits.
Le sujet est sensible, comme nous l’indiquent les services du ministère. Et pour cause : potentiellement directement impactée, la petite planète de l’entretien des textiles s’inquiète de savoir si en définitive, elle est oui ou non concernée par ce décret désormais officiellement publié. Du côté des pressings d’abord. « Oui, tous les commerces sont concernés par l'application du décret », confirme l’expert du ministère de l’Environnement.
Sur ce premier point, il confirme donc que les commerces distribuant des sacs en matières plastiques à usage unique, comme le font certains pressings pour faciliter le transport du linge par leurs clients, et d'une épaisseur inférieure à 50 µm, sont tous interdits à partir du 1er janvier 2017 (y compris les sacs biodégradables). « Cela inclut les pochettes plastiques de moins de 50 µm que certains exploitants utilisent pour emballer les pulls des clients par exemple », souligne un distributeur, qui ajoute toutefois que seuls les emballages en PE sont concernés et pas ceux en polypropylène.
Housses non concernées
Quid des gaines, sujet qui cristallise les craintes de la Profession mais aussi des blanchisseries, notamment hospitalières, et pour lesquelles l’emballage du linge s’intègre dans la méthode RABC ? « L'organisation professionnelle des entreprises de l'emballage plastique et souple (ELIPSO) dont nous sommes adhérents, a confirmé qu’il ne fallait pas confondre sacs plastiques à usage unique et films d’emballage pour l’industrie, notamment blanchisseries industrielles et pressings » confie Cédric Gozé, « Shrink specialist & Development » chez Sealed Air. « Nos films ne sont pas des sacs plastiques distribués sur les points de vente. Ils sont livrés en bobine aux blanchisseries industrielles, pressings et utilisés sur des machines d’emballage type soudeuses manuelles, automatiques ou housseuses. »
Un avis rassurant donc, conforté par les propos de l’expert du ministère : « Les gaines plastiques utilisées pour emballer les vêtements dans les pressings ne sont pas considérées comme des sacs. Et l'emballage du linge dans les blanchisseries hospitalières pour prévenir la biocontamination n’est pas concerné par le décret. Celui-ci porte sur les sacs "fournis aux consommateurs dans les points de vente de marchandises ou de produits" (cf. 2° de l'Article R. 543-72-1 du code de l'environnement créé par le décret). Il ne concerne donc pas l'emballage du linge dans les blanchisseries hospitalières étant donné que dans ce cas il n'y a pas, sauf erreur de notre part, de fourniture à des consommateurs. Pour mémoire, la notion de "consommateur" est définie dans le code de la consommation comme "toute personne physique qui agit à des fins qui n'entrent pas dans le cadre de son activité commerciale, industrielle, artisanale ou libérale." »
Voilà donc de quoi rassurer le secteur, du moins pour le moment. Il semble que le ministère ait d’ores et déjà invité les fabricants à réfléchir à l’avenir pour envisager des solutions pérennes d’ici trois ans. Concernés par le respect de l’environnement, les fabricants pourraient donc, une fois n’est pas coutume, s’appuyer sur l’évolution de la réglementation pour en faire un moteur d’innovation et, comme le souligne Cédric Gozé, « s’impliquer dans la recherche et le développement de films plus fins, recyclables, plus performants, et adaptés aux coûts du marché. » Des alternatives existent déjà, que nous aurons à cœur de relayer auprès de nos lecteurs.