Pressing. Perchlo : le gérant du pressing niçois condamné
L’affaire remonte à neuf ans déjà : c’est en décembre 2009 que Josée-Anne Bernard, 72 ans et dont l’appartement est situé juste au-dessus d’un pressing niçois, décède. Alors qu’elle affirmait à l’époque « se consumer comme une chandelle », la justice avait été saisie de suite à l’initiative de son fils pour établir si sa mort était consécutive aux émanations de perchlo du magasin. L'autopsie avait mis en évidence la présence du solvant dans son organisme. Deux ans plus tard, le gérant, Daniel Monfray, avait été contraint de fermer son établissement et mis en examen pour homicide involontaire. Le bureau d’audit Véritas, qui avait donné son feu vert pour l’exploitation du pressing niçois, écopait de la même sanction.
Lors de l'audience du 10 septembre dernier devant le tribunal correctionnel, le parquet avait requis 18 mois de prison avec sursis contre le gérant du pressing et une amende de 225 000 euros à l'encontre de la société Bureau Véritas, également poursuivie pour homicide involontaire donc, estimant que le contrôle effectué par cette société avait été « a minima ».
C’est le 29 octobre que le jugement est enfin tombé : un an de prison avec sursis pour le gérant, et 100 000 euros d’amende pour défaut de contrôle pour Bureau Véritas. Un jugement moins lourd que la peine requise initialement mais une première en France qui pourrait bien faire figure de jurisprudence, d’autant que les contrôles dans les pressings sont renforcés depuis quelques mois et que les riverains de pressings peuvent toujours s’appuyer sur le diagnostic gratuit proposé par le ministère de l’Ecologie. Le gérant du pressing et Bureau Véritas devront par ailleurs verser plus de 20 000 euros de dommages-intérêts aux parties civiles. Bureau Véritas a également été condamné à la publication du jugement dans la presse locale.